
Dans le cadre d’un redressement de projet, la capacité des équipes à accepter et à adopter de nouvelles méthodologies est un facteur déterminant pour le succès de l’initiative. Toutefois, cette appétence au changement varie grandement d’une équipe à l’autre, ce qui impose au chef de projet d’adapter son approche en conséquence.
Les équipes réceptives : une implémentation fluide et efficace
Certaines équipes se montrent très ouvertes aux nouvelles méthodologies. Elles comprennent l’urgence de la situation et acceptent facilement des recommandations claires sur la manière d’améliorer le projet. Pour ces équipes, l’application d’une approche structurée conduit rapidement à des résultats probants. Leur volonté d’expérimenter de nouvelles pratiques permet une mise en place efficace des actions correctives sans nécessiter un travail de persuasion intense.
Les équipes réfractaires : un processus plus long mais inévitable
D’autres équipes, en revanche, sont réticentes au changement et perçoivent toute nouvelle méthodologie comme une contrainte plutôt qu’une opportunité. Dans ce cas, imposer un cadre rigide sans leur participation active risque de mener à une adoption superficielle, voire à un rejet total.
Pour pallier cette difficulté, il est crucial d’impliquer ces équipes dans la construction de la méthodologie. Bien que cela prenne plus de temps que dans le cas des équipes réceptives, ce travail collaboratif leur permet de s’approprier les nouvelles pratiques. Lorsqu’elles ont contribué à l’élaboration des solutions, elles sont naturellement plus enclines à les appliquer et à les intégrer durablement.
Par ailleurs, certaines personnes qui possèdent un fort leadership et qui pensent détenir un savoir pertinent sur les façons de faire peuvent ralentir l’adoption des nouvelles méthodologies. Leur influence et leur résistance au changement peuvent créer des blocages au sein des équipes, nécessitant ainsi une approche plus nuancée pour les convaincre et les intégrer au processus d’évolution.
Le rôle du leadership dans l’imposition des nouvelles méthodologies
Une autre approche consiste à user du pouvoir légitime du chef de projet pour imposer une méthodologie. Cette posture s’inscrit dans un style de leadership plus directif, historiquement efficace pour rétablir rapidement l’ordre et la performance d’un projet en difficulté. Cependant, l’évolution des pratiques de gestion favorise aujourd’hui un leadership serviteur, qui repose sur l’accompagnement et la facilitation plutôt que sur l’imposition d’une vision unique.
Si le leadership autoritaire peut sembler produire des résultats plus rapides et mesurables, il est de plus en plus mal perçu dans un environnement où la collaboration et l’engagement des équipes sont valorisés. Le défi pour les chefs de projet réside donc dans l’équilibre entre la nécessité d’imposer une direction claire et le besoin d’impliquer les équipes pour assurer une adhésion durable aux changements.
Conclusion
L’appétence au changement varie selon les équipes et conditionne la stratégie d’implémentation des nouvelles méthodologies en phase de redressement de projet. Si certaines équipes adoptent aisément de nouvelles pratiques, d’autres n’adhèrent que lorsqu’elles ont participé à leur élaboration. Quant au leadership, le débat demeure entre l’efficacité d’un style directif et la prédominance d’un leadership plus participatif. Le choix de l’approche dépend donc du contexte du projet et de la culture de l’organisation, mais une chose est sûre : le redressement d’un projet en difficulté repose avant tout sur l’adhésion des équipes aux changements proposés.