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En gestion de projet, le « crashing » est une stratégie souvent employée lorsque les échéanciers deviennent critiques. L’idée consiste à ajouter des ressources à un projet pour accélérer son avancement et respecter les délais. Cependant, cette méthode, bien que tentante, n’est pas toujours synonyme d’efficacité et peut parfois aggraver les problèmes existants.

Qu’est-ce que le crashing en gestion de projet ?

Le crashing est une technique qui vise à réduire la durée d’un projet en affectant des ressources supplémentaires à des activités critiques, souvent celles qui figurent sur le chemin critique. Cela peut inclure :

  • L’embauche de personnel supplémentaire.
  • L’augmentation des heures de travail (heures supplémentaires).
  • L’utilisation de technologies ou de services extérieurs pour accélérer certaines tâches.

Les limites et risques du crashing

Malgré ses intentions louables, le crashing n’est pas une solution miracle. Voici pourquoi il n’est pas toujours efficace :

1. La loi de Brook’s : Trop de cuisiniers gâtent la sauce

Ajouter des ressources à un projet, en particulier à des étapes avancées, peut entraîner une baisse d’efficacité. Cette situation est bien illustrée par la loi de Brook’s, selon laquelle « ajouter des personnes à un projet en retard le retarde encore plus ». Pourquoi ?

  • Le temps nécessaire à la formation et à l’intégration des nouvelles ressources perturbe l’équipe existante.
  • La communication devient plus complexe avec un nombre croissant d’intervenants.
  • Les erreurs et les conflits peuvent augmenter.

2. L’impact sur la qualité

Travailler plus vite ne signifie pas toujours travailler mieux. Sous pression, les équipes peuvent commettre des erreurs ou produire des résultats de moindre qualité, ce qui peut conduire à des retards supplémentaires pour corriger les problèmes.

3. Coûts exponentiels

Le crashing engendre souvent des coûts élevés : salaires supplémentaires, pénalités liées aux heures supplémentaires, ou encore recours à des solutions technologiques onéreuses. Ces coûts peuvent rapidement dépasser les avantages escomptés.

4. Incompatibilité avec certaines activités

Certaines tâches ne peuvent pas être accélérées par une simple augmentation des ressources. Par exemple, le développement logiciel, qui dépend souvent de processus créatifs et itératifs, ou encore des activités hautement spécialisées.

Quand le crashing peut-il être efficace ?

Bien que le crashing présente des risques, il peut être efficace dans certains cas :

  1. Activités indépendantes : Ajouter des ressources à des tâches qui ne dépendent pas d’autres activités critiques peut permettre des gains de temps significatifs.
  2. Disponibilité de ressources immédiatement opérationnelles : Lorsque les nouvelles ressources sont expérimentées et n’ont pas besoin de formation.
  3. Situations d’urgence : Si les conséquences d’un retard sont critiques, par exemple dans un projet de lancement de produit sur un marché concurrentiel.

Alternatives au crashing

Plutôt que de se concentrer uniquement sur le crashing, il est souvent préférable d’explorer d’autres stratégies :

  1. Repriorisation : Se concentrer sur les livrables essentiels et éliminer les éléments non prioritaires.
  2. Compression des délais : Revoir la planification pour paralléliser certaines activités, si possible.
  3. Amélioration des processus : Identifier et réduire les inefficacités dans les méthodes de travail.
  4. Négociation des échéances : Travailler avec les parties prenantes pour ajuster les délais en fonction des contraintes réelles.

Conclusion

Le crashing est une technique puissante, mais elle n’est pas sans risques. Avant de l’adopter, il est crucial d’évaluer si elle est adaptée au contexte du projet et si les avantages dépasseront les inconvénients. En gestion de projet, la clef du succès réside souvent dans la planification préventive et une communication claire avec toutes les parties prenantes.

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